Vague à l’âme
Quand la journée déraille
je prends le bus au hasard jusqu’au terminus
je m’assois là et je te regarde
toi
qui rentre du boulot ou qui y va
qui pue du goulot ou de sous les bras
toi qui
dam
un monsieur une dame
l’œil surfant dans le vague
à l’âme accrochée aux doigts qui s’empoignent
entre eux
sur les barres de métal glissantes
tu fais le plancton
tu te soudes aux tubes butes titubes te rattrapes à des manches à des
hanches
à des chemises blanches
tout se joue à la Lambada à la chenille
qui redémarre qui remonte en surface qui descend
qui charrie
des Qui
comme toi profil bas d’où
rien ne transparaît qui ne transpire la
répugnance des sens à coudoyer d’autres gens en partance
dans les effluves des haleines bleues du grand large
face aux évents déployés et aux fanons féroces des employés
à bosse