Ramon et Paloma Paloma et Ramon
Étendus sur la natte comme au matin du monde
Partis chacun au loin sur ses chemins secrets
Chacun dans sa cabane aux contours troubles
Il vogue sur une barque vers le large au loin
Très loin du cran d’arrêt et des brelans aux rois
Sur une barque ou même à la nage vers le large
Qu’importe mais loin du bouge où il joue sa carcasse
Elle, assise sur une terrasse carrelée
Avec le soleil qui claque sur les pierres
Elle est mélancolique et attend la marée
Qui dans son doux ressac ramènera Ramon
Ramon et Paloma, c’était couru d’avance
Pas de place dans la ville pour des amoureux
Pas de place pour la chance ni pour de belles terrasses
Dans ces rues ou le sel est jaloux de la crasse
Peut-être une autre vie dans une autre cité
Peut-être avec l’espoir on aurait pu les voir
Vivre comme les fous qui ont la chance d’y croire
Et dormir sagement chaque soir en volaille
Mais là c’est un sommeil éternel qui les tient
Même main dans la main et même avec remords
Ramon et Paloma dans le jour qui vient
Courent comme un seul homme qui court vers la mort