La biche
Elle déchire son haut
Elle file son bas
Elle perd sa chaussure
Dans le fond du bois
Elle court en tous sens
qu’importe où elle va
Si la porte s’ouvre
alors elle ira
Elle suivait la biche
Se griffant aux ronces
Elle suivait la biche
Tenant sa réponse
Grimpe, saute et tombe !
Grimpe, saute et tombe !
Et sa chair à vif
Elle freine et elle fonce !
La forêt sait tout, elle est vérité
Et la moindre feuille ne saurait mentir
La biche est docile, se laisse toucher
Elle contient en elle et meilleur et pire
Et la fille en sueur aux gestes éparpillés
N’aura jamais plus si criant amour
Que parmi ces arbres au regard discret
Qui enfin la console, qui enfin l’ensemence,
Et jaillit de son corps la longue plainte sensuelle
Qui reconstruit le monde pour après la mort