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Équinoxe

Nous avions bu tout notre saoul l’eau jaillissant des rochers
Ri dans le vent glacé, couru après les comètes
Plus rien dans l’hiver ne nous étonnerait encore
Ni engelure brûlante, ni crevasse du derme

En ours mal léchés, nous l’avions traversée
La longue nuit venteuse et le frimas givrant
Du fond de notre couche, pelotonnés en rond
Nous avions hiberné quelques mois de câlins

C’est l’odeur capiteuse des pruniers sauvages
En fleurs sur la colline qui nous a réveillés
Chatouillis des narines, pollens prématurés
Et puis le mimosa comme une douche froide !

Nous étions engourdis et raides comme les courges
Oubliées dans la terre du jardin comestible
Mais nos cœurs se tendaient en graines rebondies
Gonflés d’une énergie jusqu’alors inconnue

Nous pouvions ressentir le germe impétueux
D’un printemps à venir dans nos cellules vertes
Nous étions sur le point d’accoucher de nous-mêmes
Dans les lueurs croisées de Soleil et de Lune

Alors nous avons joint et croisé nos doigts froids
Formant de ces chenilles de gracieux papillons
Et dans la prière jaune des lueurs parturientes
Nous avons invité l’équinoxe à éclore

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2 réflexions au sujet de “Équinoxe”

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