A mort la sénescence !
Laisse donc crever les vieux dans la fange
Ceux qui ne nous apporteront plus rien
Ceux qui ont juste été bons à nous aveugler
De la lumière de leur quotidien
Laisse donc brûler les bibliothèques
A l’heure bénie des wiki, les livres sont exaspérants
De précision de poésie
Futilité et mièvrerie
Voici venu le temps de la stabilité épidermique
Le temps des implantations et des transplantations
De l’éternité mortelle, de l’aplomb des statures
Pour l’équinoxe de septembre, botox intox du noble membre
En strass reverb et décalco, voici les beautés atomiques
Du siècle des porcs médiatiques
Qui enfin nous abreuvent du sang
Si fluide de nos enfants
Alors que faire de nos grands-pères
Qui crient rouge rage et brunes guerres ?
A la décharge ! Ils sont trop nazes, ils nous font honte et ils pèsent lourd
Dans nos déclarations d’amour
On ne va pas sortir le cash ni vendre le dernier plasma
Pour des vieilles peaux qui nous accusent
D’avoir bourré leur perfusion
De mort aux rats
Qu’ils nous les lâchent avec leurs veillées fraternelles
Autour d’un feu de châtaignier qu’aurait des odeurs d’éternel
Y’a plus le temps, y’a plus l’envie, y’a plus le besoin et y’a plus rien
Qui nous oblige coûte que coûte à les emmener au bout de la route
Alors laisse-les, une fois pour toutes, sous le cresson dans le fossé
Expirer leur dernière haleine qui pue les reproches refoulés
On ne s’embarrasse pas des aïeux, on les achève dans le mouroir
Puisque nous sommes des héros, nous avons peur des miroirs