La veillée
Les femmes tout comme les hommes se tiennent près du feu
Agenouillées et calmes aux rayons de Vénus
Tout comme les hommes elles parlent d’un passé merveilleux
Avec des mots sonores en buvant du thé russe
Elles évoquent leur enfance puis effleurent leurs amours
En levant haut le front et en fixant des yeux
Les hommes crédules qui s’abreuvent de leur discours
S’échappent de leur regard et bousculent le feu
Les femmes se rapprochent et s’étreignent parfois
Elles se touchent les mains et se lovent l’une en l’autre
Elles aiment à se sentir unies encore une fois
Comme lorsque telle une a accouché telle autre
Si les hommes s’excusent d’être assis trop près d’elles
Les femmes rient doucement et leur caressent la tête
Leur bienveillance s’éveille au désir charnel
Qui transpire des hommes comme une sueur coquette
Si belles elles se tiennent, comme les hommes si beaux,
Elles écossent les pois dans une jarre d’argile
Ils exhibent leur arme et tous leurs oripeaux
Tandis que la vie germe dans leur ventre nubile
Et quand le feu s’éteint, tout comme les hommes elles veillent
A ce qu’aucune braise ne le ravive la nuit
Elles marchent main dans la main pour cueillir le sommeil
Jusqu’à trouver abri dans le creux de leur lit
Quand Vénus est si loin que la nuit s’obscurcit
Les femmes tout comme les hommes cherchent un autre corps chaud
Elles chassent leurs vieilles peurs, les hommes les chassent aussi
Et ainsi ils s’endorment, si semblables et si beaux