Mirage
Ulan Bator, sortit des limbes
Extraite de l’ocre qui la nimbe
Evacuée des frasques d’une ado sédentaire
Qui attrape les nuages comme elle avale l’air
Ulan Bator, exil farfelu
Où se trouve-t-elle, personne ne le sait plus
Comment y diriger ses pas dans les caillasses
Comment ne pas crever avant qu’on la dépasse ?
Est-ce sa rime absurde avec l’Albator
Qui lui tisse ce manteau de diapre cousu d’or
Qui en fait un espoir, un morne sacerdoce
Et qui la porte aux nues comme dans un fier carrosse ?
Ulan, Ulan Bator, reine de toutes légendes
Reine de tous les loups, déesse de toute offrande
Trône avec mystère sur la plaine mongole
Sur les petits chevaux et sur les herbes folles
A l’ombre d’une perche plantée dans la terre dure
La cité crève le jour comme une flèche l’armure
Ulan, Ulan Bator, fol espoir d’échappée
Belle à en mourir, que je ne verrai jamais.