Aux antipodes des pôles
Chaque jour à l’antipode d’un pôle
Et le lendemain à l’antipode de l’autre
Elle déambule, en dehors de sa bulle
En dehors de la carte et de toute vision satellite
Sa planète est un jouet qu’une main sadique
Secoue pour faire pleuvoir des flocons de plastique
Elle crise, elle craque, crapahute en geignant
A chaque jour un hémisphère, le droit et puis le gauche
A chaque nuit un pôle froid, le nord et puis le sud
Son existence est un douloureux voyage
La caresse l’agresse et les coups la font rire
Toujours des sentiments mais dans le mauvais sens
Accrochés au sommet inversé de son cœur
A l’opposé du corps qui la tient parmi nous
Son axe est tout autre, son destin est péril
Son équilibre instable menace jusqu’à son être
Et l’horreur du matin brandit ses châtiments
Tantôt souffle le froid, tantôt brûle sa peau
Telle une balle de flipper, elle valdingue dans les murs
Sa face est tuméfiée et son cerveau déborde
Tirée par l’arrière et poussée vers l’avant
Elle tombe sans arrêt sous l’assaut des humeurs
Elle se malmène, se mène mal et tout s’emmêle
La chimie des médocs détruisent son ego
La tête roule sur l’épaule, elle a le mal de mer
Elle ne marche plus droit, son pôle est à l’envers